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Interclubs, 2ème tour
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21 Mai 2012 - DHENAIN (JJ le perchiste)
Interclubs, 2ème tour

 

Je viens de finir de ranger le matériel. Je vais bientôt aller en haut de la tribune pour assister aux relais qui marquent la fin des épreuves du premier tour.

Je sais déjà qu’Antoine ne pourra pas venir défendre les couleurs du club à Evry-Bondoufle.  Il ne pourra pas non plus aller à Antony pour l’équipe 2. Ses études l’ont kidnappé à Tour.

Il n’y a pas eu de demande de rançon.  Nous ne savons pas quand il sera libéré.

Je pense aussi à trouver une perchiste pour soulager Keylla du deuxième tour. L’émotion a été forte pour sa première compétition. Mais j’ai déjà ma petite idée.

Je sais que la négociation sera difficile mais j’ai plus d’une corde à mon arc. Je pousse même le bouchon un peu plus loin, surtout depuis que je lance le poids à 8m10, en ayant plus d’un arc.

J’ai appris au cours de mes études en marketing et communication qu’il ne faut jamais être trop pressé en négociation.

Il faut savoir attendre le bon moment pour placer les bons mots qui feront les belles phrases.

Il me faut trouver, ou avoir la chance de tomber sur le terrain neutre pour mon adversaire mais favorable pour moi.

Ma cible, ma victime est Céline. Elle a passé deux de ses plus belles années de perchiste au club.

Elle est retournée  en juillet 2010 en Bretagne.

Je sais qu’elle doit passer me voir au stade le 17 mai. Ne voyez là aucune magie de ma part. C’est elle qui me l’a dit quelques jours plus tôt.

Ma pensée a été immédiate, comme un reflexe. Elle accepterait peut-être éventuellement de sauter en équipe 2.

J’espère par ces mots vous aider à palper le côté peu probable de la chose.

Mais bon, je me dois de tenter l’impossible.

Pour cela, j’ai étudié mon adversaire. Un adversaire né sous le signe du verseau.

« Avant dernier des signes du zodiaque, le Verseau représente l'espoir et les rêves (c’est bon ça). Le Verseau est quelqu'un d'intelligent (il ne faut pas croire tout ce qu’on lit) mais c'est aussi un idéaliste. Les natifs du Verseau sont des gens un peu introvertis, ce qui leur donne une apparence froide et distante (ouai, peut-être). Mais au fond d'eux-mêmes, ils recherchent à entrer en communication avec les autres (pourquoi pas avec moi alors). La personne née sous le signe du Verseau est une personne qui aime la liberté (c’est important ça). Elle tient surtout à son indépendance. Le Verseau est aussi quelqu'un de généreux car il aime bien se rendre utile et rendre service aux autres (donc je ne risque pas le refus). C'est aussi un être spécial et quand il voit les autres tout à leur bonheur, il s'en réjouit aussi. (C’est vrai ça, j’ai eu l’occasion de m’en rendre compte).

Cela me semble très intéressant.

J’ai ferré le poisson ou plutôt le verseau le mercredi en lançant une communication sur un réseau social.

Salut vous.

Censuré

            Yes g

La vie est belle ?

            Ben oui.

Ca me rend fou de joie. (JJ pense : Je n’en fais pas un peu trop ?)

            T’es con.

 

C’est dingue.

            A ce point ? (je suis désolé pour la faiblesse des dialogues)

Plus encore même.

            Toi, tu as encore sauté dans ta tête. (Ca ne veut rien dire, mais elle vient de me tendre la perche).

Presque, je me demande encore comment j’ai fait pour réussir à sauter avec un tendon en feu.

            Tu dois savourer maintenant.

Oui, je savoure la douleur.

            Ahahahahahah

C’est con.

            Prends ton déambulateur.  (Elle est dans la moquerie, elle baisse la garde)

Je vais en acheter un. Toi, tu as la forme ? (j’attaque un peu)

            Oui.    (Je peux ferrer le poisson verseau)

Bon, je me lance.

            Allez, lance-toi.

Je me dois de te poser une question pour ne pas avoir de regret ensuite. Comme je sais que tu seras sur Paris la semaine prochaine, je dois demander…J’ai du mal.

            C’est un truc si fou que ça ? (La curiosité est à son max)

Oui, je sais qu’il ne faut pas, mais bon.

Voudrais-tu faire un petit concours de perche le samedi à Antony ?

            Quoi ??? Mdr

            Saloperie !!!  (Le poison se débat mais je maitrise)

J’achète 2m40.

            Ahahahahahah

Je ne m’attends pas à ce que tu dises oui, je dois juste poser la question pour ne pas apprendre ensuite que tu aurais pu dire oui. (Je me place un peu en victime)

            Mais tu veux me tuer ?

Non, je ne veux pas te tuer, je te propose un suicide.

            Tu sais que je kifferais sauter, mais je n’ai absolument pas la condition physique.

(Bon, je dois relâcher un peu pour la laisser revenir d’elle-même)

O.K, j’ai fait mon job. Tu viens toujours jeudi ?

            Oui, et là, il se pourrait que je m’amuse.  (Là, je dois jouer au con. Rôle de composition bien entendu)

A quoi faire ?

            Bah !!? A sauter.  (Je vais la décevoir un peu)

Je dois savoir si j’ai un sautoir.

            Ohhhhhhhhhhhhhhhhh, nonnnnnnnnnnnnnnnnnnn.  (Ca marche)

Je serais à Maurepas. Mais il y a au moins le sable.

            Ah ? Snif. (Elle est cuite)

Je devrais pouvoir faire avec sautoir. Je vais me renseigner.

            Enfin, ne te casse pas la tête. Pourquoi tu voulais que je saute à Antony ?

Pour éventuellement te faire plaisir. Si tu en avais envie.

Tu aurais pu battre ma meilleure perf de la saison (2m40). (Un petit peu d’autodérision ne peut pas nuire à l’objectif)

            Bah, si j’avais pu bouger mes fesses, oui, ça m’aurait fait plaisir.

Je comprends, je n’ai pas eu de plaisir à sauter dimanche. Le plaisir dans la douleur porte un nom.

            C’est un meeting à Antony ? (le poisson vient de sauter dans mon épuisette)

Non, le deuxième tour des interclubs.

            Je peux me décider jeudi ?  (Yes, elle a craqué. Je suis trop fort)

Nous avons conversé pendant encore quelques belles minutes, mais le temps passe vite et je pense que vous avez beaucoup de choses à faire.

Revenons maintenant à la compétition.

J’arrive à Antony à 12h15. Je trouve une belle place. La journée sera belle.

Haïfa, malade depuis trois jours arrive assez tôt.

Céline arrive un peu plus tard avec ses vieilles pointes fraichement sorties de la cave.

Ca commence à sentir le formol en bout de piste.

Beaucoup moins qu’à Elancourt quand je m’apprêtais à risquer un tendon.

Céline commence tranquillement à 1m80.

Elle enchaine une belle série de barre au premier essai.

Nous la retrouvons très vite à 2m40, ma meilleure performance de la saison.

Elle poursuit sa série et Haïfa efface aussi cette barre qui lui avait résistée deux semaines plus tôt.

Céline ne passera pas les 2m60. La cortisone ne fait plus effet. Ces vieilles cuisses lui font mal.

Rassurée et inspirée pas la belle série de Céline, Haïfa passe les barres avec élégance.

Il arriva ce qui devait arriver. Elle se retrouve face à 3m30.

Fabrice qui passe par là me dit : « y’a 3 mètres ? »

« Non, 3m30. »

Je ne trouve pas de mot pour vous décrire son étonnement et sa joie de savoir qu’elle avait franchi 3m15.

Pauline passe par là. En plus d’un sourire, elle me donne son sentiment sur le 200 mètres qu’elle doit faire.

Elle préfèrerait être ailleurs car elle sait qu’elle n’a pas la condition physique. Elle sent qu’elle n’a pas les jambes de ses meilleures performances.

Je cherche à la rassurer en lui disant de ne pas faire attention au temps qu’elle fera mais de se concentrer sur son sentiment de faire une belle course. Elle me quitte car le départ est imminent.

La voilà au départ, je ne vois pas son visage mais je sais qu’elle sourit.

Je trouve qu’elle a fait une belle course.

Haïfa affronte les 3m30 comme si elle avait des semaines et des semaines d’entrainement.

Nous avons même eu le plaisir de l’entendre comme jadis alors qu’elle touche la barre à son deuxième essai.

Les filles totalisent 3m95 de plus qu’au premier tour soit 956 points de plus.

Je pense alors que rien ne peut être plus beau aujourd’hui.

David et Florian m’ont très clairement prouvé que je n’aurais pas dû penser une telle chose.

David commence par un bel échauffement.

Florian qui n’a pas touché une perche depuis le 26 novembre, arrive pour prendre des marques.

En bon ( ?) coach, je lui indique un levier (prise de perche) et les 17 mètres (distance jusqu’au butoir).

Une course, un saut, les marques sont bonnes. On est trop fort.

Florian peut aller faire son 110 H.

A son retour, je lance la compétition entre David et lui. David semble avoir la tête à ses examens du lundi suivant. Il a mis de côté ses révisions pour participer à la vie du club.

Florian, ou devrais-je dire MONSIEUR Florian nous a fait une démonstration de son talent.

Comme il n’a pas décollé depuis longtemps, nous décidons de placer à 2m60 sa première barre qu’il passera facilement. Après une impasse à 2m80, il renouvellera la chose à 3 mètres.

Après avoir passé 3m20 à son deuxième essai, il s’offre le luxe de faire 3m40 au premier.

David a fait de très gros progrès ces derniers temps. Cela l’oblige à passer sur la gamme de perches supérieure. Il doit prendre des perches qui mesurent 4m60 maintenant.

Il faut un petit temps d’adaptation.

Il parviendra à maitriser la bête pour franchir 3m40 au premier, poursuivant alors son sans faute depuis le début du concours. Il lui faudra encore une à deux séances pour dompter totalement ce nouvel outil.

Nos deux héros se livrent à un duel terrible à 3m60. La victoire sourit à Florian qui passe au troisième essai. Florian en terminera là, heureux d’avoir un nouveau record.

C’est une belle histoire pour ce gars venu sauter juste parce qu’il me manquait un perchiste.

Vous voyez, c’est aussi ça les interclubs. On y fait une épreuve pour laquelle on ne s’entraine pas et on se fait plaisir au risque même de se surprendre.

 

Le dimanche 20 mai, équipe 1 est à Evry-Bondoufle.

Est-il décent d’écrire quand on descend ?

Voilà un bon sujet de philosophie pour le bac 2012.

On pourrait lire dans certaines copies qu’il ne faut pas rougir de ses échecs comme de ses succès.

Pourtant, j’ai rougi.

Oui, je n’ai pas honte de le dire. Le soleil m’a donné de belles couleurs.

On pourrait lire aussi qu’on ne rougit pas si on a tout mis en œuvre pour réussir. Si nous avons utilisé toutes nos forces.

Et bien oui, nous avons utilisé toutes nos forces utilisables ce 20 mai 2012.

Alors, je pleure. Je pleure ces points perdus ici et là. Ces points volés par les études des uns ou les blessures des autres. Je partage la peine de ces athlètes qui auraient aimé participer.

Beaucoup d’entre vous ont certainement pensé dans la soirée avec des « si ».

Si truc avait pu venir. Si machin n’était pas blessé. Et bidule, qu’aurait-il fait ?

Mais à quoi bon vouloir refaire le monde quand il nous reste temps à faire demain.

La remontée devient notre horizon.

Nous seront là, debout pour marcher à nouveau tous ensembles ( ?) vers ce destin.

Mais en attendant, je vais partager avec vous ma descente.

Nous avons donc tout fait pour réussir. La réussite n’est pas venue au rendez-vous que nous lui avons fixé.

C’est une Solène ma-la-de que je trouve en arrivant au stade.

Le combat sera rude. Pour une fois que les conditions climatiques et de vent semblent bonnes, Solène est malade à crever.

Mais on ne crève pas chez les perchistes. On meurt au combat.

On y meurt même en cas de victoire car on termine un concours sur 3 échecs  (comme au saut en hauteur).

Je vous entends, oui, vous, derrière votre écran.

Oui, on peut arrêter un concours après un saut réussi.

Généralement, on va jusqu’au bout.

Si vous voulez lire ce genre de chose, vous pouvez l’écrire vous-même.

J’apprends comment Tarek est arrivé pour faire le saut en hauteur la veille. Une épreuve qu’il ne pouvait pas faire pour cause d’anniversaire. Mais Tarek a écourté son repas pour venir. Il a pris le temps de téléphoner pour signaler son arrivée et sa première barre, 1m60.

Si ma mémoire est bonne, le concours est justement à cette hauteur quand il débarque sur le stade.

C’est avec encore plein de confettis dans les cheveux qu’il passe. Il peut prendre le temps de se recoiffer et de s’échauffer pour poursuivre son concours.

Merci Tarek pour cet anniversaire.

Après avoir assuré l’échauffement des filles, j’ai mis ma panoplie de lanceur de disque ou plus exactement de « lançouneur »de disque.

Juste avant mon premier essai, Solène me crie de ne pas oublier de sortir pas derrière.

Ben oui, je ne suis pas con.

Ben si, j’suis con.

Vous avez devinez, je suis sortis par devant.

Je trottine (je ne peux pas courir) les 50 mètres qui me séparent de la perche car Lavinia fait son entrée dans le concours à 2m60.

Elle fait un bon premier saut.

Je repars au lancer.

La juge m’a reconnu. Elle me rappelle de penser à sortir par l’arrière avant que je ne rentre dans la cage. Elle m’informe qu’elle n’aura pas le droit de me le dire après.

Quelle merde, je touche la bande blanche de la zone. Je suis sur que mon disque a atterri super loin.

« Essai » dit la dame.

« J’m’en fou, je reviendrai » ai-je répondu dignement.

Lavinia passe 2m80, Solène arrache 3 mètres et Lavinia copie sur elle.

Alors je retourne au disque. Ca tombe bien car c’est à moi de lancer.

Je ne force pas pour assurer le secteur.

La performance n’est pas terrible, mais 17m91 ou 32m82, ça fait 1 point.

Ma mission était d’avoir ce point. Je suis super balaise, j’ai réussi.

Je remercie les juges et les informe qu’elles (il n’y avait que de dames) n’auront plus le plaisir de me voir.

Je me retransforme en coach perche très vite car la barre est à 3m20 et Lavinia semble timide.

Elle échouera, malgré le bel exemple de Solène qui peine à reprendre son souffle.

Elle le retrouvera caché derrière une perche plus grosse au troisième essai à 3m40.

Elles ne sont plus que 4 dans ce concours.

Je lui demande de tenter 3m50 pour suivre une des concurrentes.

J’attends une nouvelle fois le 3ème essai pour la voir franchir.

Ces forces semblent s’envoler. Elle a de plus en plus de mal à récupérer. Je lui propose d’en rester là mais, rappelez-vous, un perchiste aime aller jusqu’au bout.

Solène quitte le concours à 3m60 alors que deux filles ont passé. Mais la troisième qui avait fait l’impasse à 3m50 échoue également.

Solène fait donc 3ème comme je l’espérais.

Charles arrive. Il vient prendre la température du sautoir.

Je le rassure en lui disant qu’il peut ne faire qu’un saut à 2 mètres et disparaitre.

Il peut aussi se faire plaisir s’il le souhaite.

Charles repart avec le sourire et les sphincters décontractés. Ca s’est senti.

J’ai du temps avant la préparation du concours des hommes. J’en profite pour aller faire un tour vers la hauteur.

Juste le temps de converser avec Maël et me voilà de retour.

Je trouve un des perchistes de Lille un peu fébrile. Il commencera son concours à 3m20.

Je ne change pas mes plans pour Charles qui est d’accord pour essayer de le battre et ainsi « doubler la mise » comme il dit.

Après un succès à 2m40, il passe 2m80. Comme l’autre perchiste débute à 3m20, je propose à Charles qui accepte sans hésitation de tenter directement cette hauteur.

Le 2ème essai sera le bon alors que son adversaire échouera par trois fois.

Charles est content. Il est venu chercher 1 point et il en gagne 2.

Pris au jeu ou devenu fou, il souhaite continuer à 3m40.

Il ne passera pas mais je suis content car il c’est fait plaisir.

Je dois attendre que la barre monte à 4m40 pour voir Pierrick entrer dans ce concours où 2 Lyonnais semblent intouchables (« les lyonnais » + «  intouchables »).

C’est aussi son anniversaire, mais il le fêtera plus tard. Il préfère venir vivre les interclubs avec son équipe.

Nous partons à la chasse de la 3ème place.

Ils sont 5 après 4m80. Je décide que le concurrent qui demande 4m90 ne passera pas et dit au bûcheron de faire l’impasse.

Les Lyonnais ne tentent pas 5 mètres. Ils se présenteront devant les juges à 5m20.

Après 5 mètres, Pierrick se retrouve seul à la poursuite des deux autres qui ne tardent pas à franchir 5m20, l’un au premier et l’autre au deuxième.

Pierrick demande alors 5m30 pour ce qui sera son troisième essai. Il ne lui reste qu’une cartouche.

Il en restera là.

Après être allé prendre un café avec Eric, je me pause là, à la perche, et regarde ces courses qui passent devant moi.

Le verdict tombe. Nous sommes 6ème et donc en N1 A.

En relisant mes dernières lignes de cette deuxième journée,  je réalise que je n’ai jamais écrit aussi vite.

Il faut croire qu’écrire c’est comme courir.

On va plus vite en descente.

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